Compte rendu d'activité 2020

Nathalie Marty-Aoustin
- Née le 30-05-1969
- Maîtrise de Lettres Modernes (1995, Sorbonne, Paris)
- Animatrice d’atelier d’écriture depuis 1997
- Poète : publiée dans la revue L’En-je (Editions Eres)
- Membre du conseil d’administration de La Fédération Santé Mentale France
- Membre expert de la commission « Maladies psychiques et vie sociale » à La Fondation de France (depuis 2017)
1 Dans notre GEM
En 2020, dans notre GEM, j’ai animé, avec Alexandre et Reinhard, les vendredis l’atelier goûter : c’est une heure où, autour d’un café et de quelques gâteaux, la parole circule, et où on se donne des nouvelles des divers projets et rendez-vous.
Egalement les vendredis, j’anime l’atelier d’écriture, où l’on se réunit, en temps ordinaire, entre 8 et 15 personnes. En 2020, avant la crise sanitaire, nous avons ainsi écrit à partir :
1 D’auteurs et de poètes :
René Frégni, François de Cornière, Guillevic, Michel Butor, Valérie Rouzeau
2 De peintres et de photographes :
Nous avons écrit à partir de photos exposées à Toulouse à La Galerie du Château d’eau, et également à partir de reproduction de tableaux et de photos du Musée Beaubourg à Paris.
3 De thèmes ou de jeux tels que :
- Ecrire sur la thématique des SISM 2020 : Santé mentale et discriminations
- Ecrire sur « Les soins en ambulatoire » pour un colloque avec L’ARS
- Les mots brodés
- Les couleurs
Ecrire ensemble, dans le cadre de l’atelier, est un moment de convivialité où se partagent plaisirs, surprises, émotions, rires. Au fil des semaines et de ces ateliers, des liens forts se créent… Et, c’est peut-être pour cela qu’en mars 2020, quand le 1er confinement a été mis en place, nous avons eu l’audace, l’envie de continuer à écrire… cette fois-ci ensemble par mail.
C’est ainsi que j’ai animé pendant de nombreuses semaines, durant les 1er et 2ème confinement, des ateliers d’écriture par mail.
Nous avons écrit à partir d’œuvres de Georges Pérec, Emmanuelle Bayamack-Tam, Modiano, Roland Barthes, Prévert, Stanislas Cazeneuve, Yves Bonnefoy, Nazim Hickmet, Thomas Viniau, Eluard, Apollinaire… et, je me souviens particulièrement de la fin du premier confinement, la fin de cette épreuve, de cet isolement, là, quand la ville s’est ébrouée et que les passants ont repris le flux de leurs nombreux cheminements, j’ai eu l’impression forte d’une ville libérée, et me sont venus les mots poétiques de Cesare Pavese – ces mots que nous avons partagés une dernière fois par mail, le 17 mai :
« Je passerai par la place d’Espagne
Le ciel sera limpide
Les rues s’ouvriront sur la colline de pins et de pierre.
Le tumulte des rues
Ne changera pas cet air immobile.
Les fleurs éclaboussées
De couleurs aux fontaines
Feront des clins d’œil
Comme des femmes gaies. »
Cette expérience du confinement, ces restrictions de liberté ont été une expérience existentielle qui a suscité tristesse, solitude, mais aussi solidarité, soutien, entraide, amitiés. Je crois qu’on peut dire que dans notre GEM, il y eu des élans du côté de la vie !
3 recueils post confinement ont d’ailleurs vu le jour :
Un recueil élaboré par François, un autre d’Olivier, et enfin, Clarisse, experte en mise en page, s’est également lancée dans notre GEM ami No’mad.
Voilà : l’épreuve du COVID a fait naître des sursauts de créativité : Bravo !
En ce qui concerne les SISM 2020, avec le thème « Santé mentale et discriminations », elles ont été très perturbées (beaucoup d’événements ont été annulés) mais nous avons sauvé nos expositions d’œuvres, différées en octobre, à partir de mises en page de textes et poèmes créés par les participants des ateliers d’écriture. Nous avons alors pu exposer à la CMS, à la Bibliothèque du Patrimoine et enfin dans les locaux de l’Agence Régionale de Santé. Nous avons donc été tenaces et endurants : contre vents et marées, nous avons exposé des œuvres bien belles et aux messages forts… Merci à tous !
2 Pour l’Association Bon Pied Bon Œil :
En 2020, je me suis beaucoup investie au conseil d’administration de Santé Mentale France à Paris. Dans ces réunions de CA, cette année en visio, je suis heureuse de représenter les usagers, pour faire évoluer la santé mentale en France. Nous avons en particulier travailler ensemble pour avancer dans la construction dans chaque territoire du PTSM (projet territorial de santé mentale). Dans notre territoire de la Haute-Garonne, nous avons ainsi construit un large projet pour mieux faire connaître les GEM. Nous nous sommes associés pour cette action avec les 2 autres GEM que sont No’mad et Microsillons.
Toujours dans ce cadre du CA de SMF, nous avons milité pour que l’AAH soit maintenue par le gouvernement, et non pas fondue dans le nouveau dispositif RUA (revenu universel d’activité) en projet, lequel sous-entend recherche active d’un travail. L’AAH doit rester un revenu d’existence possible pour les personnes en situation de handicap. Le gouvernement nous a entendu et a décidé finalement de maintenir L’AAH.
Toujours en ce qui concerne l’AAH, notre CA SMF a aussi milité pour que la perception de cette allocation soit dé-conjugalisée. C’est-à-dire indépendante des revenus d’un conjoint. Ceci a été pensé pour favoriser l’autonomie des personnes handicapées. Ce projet de loi a été voté à l’assemblée, est passé au Sénat, et, espérons-le, sera bientôt entériné à l’Assemblée. Projet en cours, donc…
Avec élan encore j’ai siégé dans la commission « Maladies psychiques et vie sociale » de La Fondation de France. C’est l’occasion alors de soutenir de beaux projets, innovants, et qui favorisent la réinsertion et la participation des usagers de la psychiatrie.
Enfin, on peut dire que BPBO est engagé à La Clinique Castelviel. Avec Monique Poujade début 2020, que je remercie avec chaleur, nous avons animé la bibliothèque de cet établissement. Les patients que l’on accueille veulent bien-sûr des livres et écrire, mais aussi ils cherchent des infos pour préparer au mieux leur sortie et connaître les GEM de la Région. La bibliothèque est un lieu d’ouverture, où chacun est accueilli, écouté et entendu. Eh oui ! il y a un « après » la maladie ! De possibles futurs avec les autres.
C’est là ce qui caractérise notre association BPBO : il y a des liens possibles à tisser avec son quartier, sa ville, sa famille, il y a une qualité de vie à re-découvrir. Il y a des qualités propres à chacun, et l’insertion selon le style de chacun est alors possible !